e Père Neômme cocha dans sa tête : vingt-cinq « Chant des Coquelicots » version originale, ok. Vingt-cinq « Pourquoi Les Crayons » version originale (avec le livret), ok. Vingt-cinq « Porte Plume », ok. Vingt-cinq « Jusqu'à la Mer », ok. Maintenant il faut imaginer vingt-cinq boites ! Il nous faudra aussi des badges, des cartes et des crayons bien sur ! On pourrait ajouter le flyer de la tournée et des autocollants.

- Et si Amélie venait y mettre une patte en griffant un petit mot dans chaque boite ? proposa Kossocé.

- Bonne idée ! J'appelle immédiatement la section Pôle Nord Finistère pour lui en faire part.

Un Lutin bâillonné par du scotch imprimé tentait d'en étrangler un autre avec du fil de laine tandis que Skwal, le chef des rennes accueillait d'un oeil vif la livraison de CDs « La Porte Plume » en provenance de Montlouis sur Loire. Kossocé dut intervenir avant que l'on assistât à un lancer de nain en provenance de la mezzanine.

« Qu'est-ce que c'est que ce cirque ! » lança le Père Neômme tout en manoeuvrant délicatement l'imprimante à jet d'encre sympathique de manière à ce qu'elle imprimât des têtes d'Amélie bien rectilignes. « Découpez moi ces photos dare-dare Fifrelin et Pataplume ! Et que ça saute ! »

Le plus dur, mais le plus excitant, était de faire vingt-cinq boites différentes avec les mêmes outils. Des trouvailles en tout genre jaillissaient de l'esprit du Père Neômme. Les lutins aussi y mettaient du leur, souvent par cafouillage imprévu. Par exemple, l'une de boites fut tellement entourée de fil doré qu'elle devint impossible à ouvrir. Evidemment, les disques n'étaient pas encore à l'intérieur.
Potossop, le lutin infographiste travaillait à la composition des trois marque-pages. L'idée étant que les trois réunis formeraient un tableau complet. Son frère, Potofeu, s'activait à prendre en photo les premières boites, à peine ficelées, pour réaliser un diaporama destiné au site interneige du Père Neômme, le neomme.com bien sûr ! Les deux rennes, Jojo et Danseur, qui n'en finissaient plus d'aller chercher du matériel à la poste, s'esclaffaient joyeusement en observant les valdingades en tout genre des nains de jardin tandis que le troisième, Skwal, validait la nouvelle livraison : des petites perles collantes argentées en provenance de la Drôme, arrivées par train-théâtre bien sûr.

Le Père Neômme, ravi en découvrant les premières boites, se dit qu'il allait en remplir une pour voir si tout rentrait correctement. Les quatre disques prenaient presque tout le contenant ! Mais pas les bords ! « Interstice adéquat pour y ranger des badges » se dit-il. Tout le reste semblait se placer au mieux même si on était un peu juste en hauteur à cause du crayon. « Tant mieux ! » jura-t-il, faisant sursauter Kossocé, aphone, qui protesta en toussant.




texte & histoire © Bruno Cariou / images libres de droit